Nous t'avons effectivement défendu vis-à-vis des railleurs
Louange à Allah. Que la paix et la
bénédiction soient sur Son Messager et Serviteur, Muhammad, ainsi que
sur sa famille, ses compagnons et tous ceux qui suivent le chemin qu’il a
tracé, jusqu’au Jour de la Résurrection.
Allah nous a enseigné que les histoires relatées dans le Coran et la
Sunna sont autant de leçons que seuls les sages méditent et
d'admonitions que seuls les hommes doués de sens savent prendre en
considération. Dans ce cadre, nous allons citer une histoire qui montre
le soutien indéfectible que le Tout-Puissant apporte à Son Prophète
Muhammad (
)
dans ce monde contre ceux qui l'ont offensé, cherchant à tout prix à le
réduire au silence à travers les insultes et les agressions verbales.
Il s'agit de l’histoire qui met en exergue la punition infligée par
Allah le Tout-Puissant aux cinq qui ont eu l’impertinence de se moquer
de Son Messager Muhammad (
).
Allah, exalté soit-Il, dit : «
Nous t'avons
effectivement défendu vis-à-vis des railleurs. Ceux qui associent à
Allah une autre divinité. Mais ils sauront bientôt. Et Nous savons
certes que ta poitrine se serre, à cause de ce qu'ils disent.» (Coran : 15/95-97)
Ibn 'Âchûr commentant le verset : "
Nous t'avons effectivement défendu vis-à-vis des railleurs"
a mentionné dans son livre At-Tahrîr wa at-Tanwîr : "Le fait de parler
d'eux comme étant des 'railleurs' est une indication que si Allah est
prêt à défendre Son messager contre la dérision qui est le plus faible
degré de préjudice qu'ils peuvent lui porter, Il va, à plus forte
raison, le défendre contre toutes leurs autres agressions".
Le fait d'en parler ainsi montre qu'un tel acte de leur part est une
indication que la moquerie est la plus grave offense qu'ils peuvent lui
faire comme le laisse clairement entendre le verset : "
Ils ne sauront jamais vous causer de grand mal, seulement une nuisance (par la langue)". En effet, Allah, dans Son immense bonté envers le Prophète (
), a détourné ses détracteurs de lui faire un mal autre que la dérision.
Allah a établi une loi immuable selon laquelle quiconque parmi les agresseurs du Prophète (
) réussit à échapper aux représailles des croyants, Allah s'en charge amplement.
Le Prophète (
)
a supporté, pour gagner l’agrément d'Allah, la tracasserie de son
peuple sans que cela ne l'ait empêché de continuer à leur prodiguer des
conseils sincères malgré le fait que non seulement ils le traitent
d'imposteur, mais aussi qu'ils l'offensent et s'en moquent. Les chefs de
file des moqueurs étaient au nombre de cinq et ils étaient tous parmi
les plus nobles et les plus honorables de leurs tribus.
Il s'agit d'al-Walîd ibn al-Mughîra, al-‘Âs ibn Wâ`il, al-Aswad ibn
al-Muttalib, al-Aswad ibn 'Abd Yaghuth et al-Hârith ibn Qais.
Gabriel était venu voir le Messager d'Allah (
)
qui lui fit part des agressions dont il fit l'objet de la part de ses
ennemis. Il lui montra al-Walîd ibn al-Mughîra et Gabriel fit un geste à
destination de l'un des nerfs de sa main ; le Prophète (
)
lui dit : "Qu'est-ce que tu lui as fait ?" Il répondit : "Je l'ai
neutralisé". Puis, il lui montra Aswad ibn 'Abd Yaghuth, il fit signe à
destination de sa tête et dit : "Je l'ai neutralisé". Puis, il lui
montra al-Aswad ibn al-Muttalib, Gabriel fit un signe à ses yeux. Le
Prophète (
)
lui dit : "Qu'est-ce que tu as fait ?". Gabriel répondit : "Je l'ai
neutralisé". Puis il lui montra Al-Harith. Gabriel fit un signe à
destination de sa tête et dit : "Je l'ai neutralisé". Ensuite ce fut le
tour d'al-‘Âs de passer à côté, il fit un signe à ses pieds. Le Prophète
(
) lui dit : "Qu'est-ce tu as fait ?" Il dit : "Je l'ai neutralisé".
En ce qui concerne al-Walîd ibn al-Mughîra, il passa à côté d'un homme
de Khuza'a qui ajustait des fléchettes pour les lancer et il le toucha à
la main et la fit couper. Quant à al-Aswad ibn al-Muttalib, il devint
aveugle. Certains pensent qu'il est devenu ainsi sans raison apparente
même si on raconte qu'il était venu s'asseoir à l'ombre d'un arbre et a
commencé à crier : "Mes fils, pourquoi ne venez-vous pas à mon secours,
on va me tuer ?" Et eux de dire : "Mais on n'a rien vu". Et de nouveau
il dit : "Ô mes fils si vous ne me protégez pas je vais périr.
Attention, attention voici un coup de poignard qui me perce l'œil !".
Quant à al-Aswad ibn 'Abd al-Yaghuth, il a eu des plaies à la tête et il
en est mort. Quant à al-Hârith, il a eu de l'eau jaune à l'estomac qui
fit évacuer de sa bouche tout ce qu'il y avait dans son estomac et il en
est mort. S'agissant d'al-'Âs, il a eu un jour la désagréable surprise
d'avoir la tête percée d'épines de toute part jusqu'à en devenir pleine
et il en décéda. On raconte aussi qu'un jour, en allant à Tâ`if, à dos
d'un âne celui-ci le fit entrer dans un arbre où une épine le piqua au
pied et le tua.
C'est ainsi que, de façon simultanée, Allah a protégé son Prophète (
) contre le mal de ces railleurs.